La propreté des rues au Japon est étonnante. Pas une trace de chewing-gum au sol, ni un papier à des kilomètres à la ronde.
Si les poubelles ne sont pas si présentes que cela, les Japonais ont dans leur sac (https://woogerstore.com/collections/sacoches) ou leur poche, un petit sac en plastique pour y porter leurs déchets pendant la journée. Plongeons dans le quotidien de nos amis Japonais et parlons-en un peu plus en détails.
Ce qu’il faut savoir
Dans chaque ville est distribué un livret avec des consignes précises. Faisant parfois plusieurs dizaines de pages, les résidents se doivent de le suivre à la règle. Chaque type de déchets à sa poubelle, pouvant aller, dans certaines villes, jusqu’à 44 types de poubelles différents. Pour suivre les consignes, les habitants se doivent d’avoir un mètre-mesureur et d’une balance, sans compter la connaissance approfondie dans leur type de consommation et des déchets qu’ils produisent. Attention, tout est surveillé. Les sacs-poubelles sont transparents, les horaires pour sortir vos poubelles sont précis. Certains dénoncent leurs voisins pour manquement au règlement.
Un règlement strict qui permet au Japon d’être un des pays les plus performants en termes de tri-sélectif. Un cinquième de ses déchets plastiques serait recyclé.
L’envers du décor
Bien que particulièrement performant dans leur système de tri-sélectif, le Japon se trouve être le deuxième producteur mondial de plastique. En 2015, on ne décomptait pas moins de 9,64 millions de tonnes de plastique consommé. Un chiffre légèrement à la baisse 6 ans plus tard, atteignant approximativement les 9 millions. En comparaison, la France, un des principaux consommateurs de plastique en Europe, a produit en 2020, 4,8 millions de tonnes. Attention à noter que le Japon compte 126 millions d’habitants, et la France, seulement 67 millions.
Mettons les chiffres de côté. Le suremballage semble être le problème principal du Japon, qui emballe tout produit de film plastique. Les fruits vendus à l’unité, sont par exemple, emballés, avec à l’intérieur, du plastique décoratif. Un problème majeur pour le pays, qui tente de trouver un équilibre face à cette consommation massive.
Deuxième souci pour la population nippone, qui fatiguée des restrictions touchant à leurs déchets, paraît ressentir un certain dégoût pour le tri-sélectif. En effet, bien que tous majoritairement touchés par la crise climatique actuelle et se rendant compte de l’importance de trier leurs déchets, les conditions sont trop nombreuses.Dans le sud du Japon, loin de la capitale, les habitants ont abandonné le tri-sélectif. Ayant l’impression qu’on ne les aide pas, bien au contraire, certains vont jusqu’à utiliser des sacs opaques, comme nous les connaissons en Europe. Pour éviter la surveillance des villes et de leurs administrations, et surtout, les dénonciations de leurs voisins, voilà que les Japonais se ferment à ce qui représente, un des challenges majeurs de leur pays.
Un moyen efficace de toucher les habitants
Pour sensibiliser sa population, Tokyo a ouvert à l’intérieur de sa ville, un bar à l’intérieur d’une déchetterie. Le Gomi Pit, ou « fosse à ordures », est un bar éphémère, où Japonais et touristes peuvent déguster cocktails et autres boissons, en face d’une montagne de déchets. Seulement séparés par une baie vitrée, tous se retrouvent face à la dure réalité : leur surconsommation de plastique.Sur une surface de 9 000 mètres carrés, le Gomi Pit offre la possibilité à ses clients de découvrir la structure et le fonctionnement des usines de traitement des détritus. Ayant déjà servis plus de 23 000 personnes, le centre de recyclage est devenu un exemple pour le Japon, où plusieurs autres centres de déchets comptent offrir les mêmes services dans le futur. Devant un coût de 80 millions d’euros pour le Gomi Pit, et un budget aussi important pour en assurer le bon fonctionnement sur les années futures, le Japon est prêt à investir gros, pour s’ouvrir à ce challenge environnemental.