De scandales en polémique, l’huile de palme fait régulièrement parler d’elle depuis de nombreuses années. Mais il fait dire qu’elle est partout : on la retrouve dans de nombreux produits de grande consommation, du shampoing au rouge à lèvres en passant par la lessive, les pâtisseries ou même les aliments pour bébés. C’est l’huile la plus consommée dans le monde.
Les habitants de notre planète en utilisent 50 millions de tonnes par an. En France on en consomme de kilos par an et par personne. Présente dans 90% des pâtes à tartiner et dans 60% des biscuits chocolatés, l’huile de palme est consommée à outrance par les adolescents qui en mangent trois à quatre fois plus que les adultes.
Et si cette huile est partout, c’est parce qu’elle est rentable et très pratique à utiliser pour les industriels, solide à température ambiante, peu chère, résiste bien à la cuisson et se conserve longtemps. De plus, un palmier peut produire de l’huile de palme pendant 30 ans avec plus de 40 kilos chaque année. C’est donc l’huile au meilleur rendement à l’hectare.
L’huile de palme est produite à partir des fruits dans arbre tropical, le palmier que l’on cultive principalement dans les régions proches de l’équateur. Deux pays sont les principaux producteurs, l’Indonésie et la Malaisie ; ils représentent à eux deux plus de 85% de la population mondiale.
Un fort impact sur l’environnement
Ces plantations ont un fort impact sur l’environnement. Aujourd’hui, ce sont plus de 12 millions d’hectares de plantation qui sont remplies de palmiers à huile, soit trois fois la taille d’un pays comme la Suisse. Le développement de ces plantations est la principale cause de déforestation en Asie du Sud-Est ; déforestation qui menace directement de nombreuses espèces sauvages comme les orangs-outans, les éléphants ou les tigres. La culture du palmier à huile serait responsable de 80% de la déforestation en Malaisie.
Quelles solutions ?
Pour remédier à ces problèmes environnementaux, une table ronde a été mise en place il y a quelques années, la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) réunit des industriels, des organisations non-gouvernementales (ONG) ainsi que des associations de défense de la nature. Si un million d’hectares de plantations ont été certifiées comme respectant les critères d’une huile de palme durable, un long chemin reste à à parcourir pour stopper la déforestation dans cette région. Ainsi, d’ici à 2020, ce sont 4 millions d’hectares de forêts naturelles en Indonésie qui seront menacées.
Et pour la santé ?
Du côté de la santé, les effets de l’huile de palme sur notre organisme font aujourd’hui encore débat parmi les spécialistes. Non, l’huile de palme n’est pas un poison. Mais les enfants par exemple qui font partie des plus grands consommateurs ont besoin de consommer des graisses pour leur développement. Seulement voilà, le problème de l’huile de palme est qu’elle est présente un peu partout. Difficile donc de limiter sa consommation aux apports journaliers recommandés. Sa richesse en acides gras saturés par rapport aux autres huiles végétales élève également le taux de cholestérol dans le sang et augmente ainsi le risque cardio-vasculaire. A consommer donc avec modération.
L’huile de palme a encore de beaux jours devant elle. Depuis 1995, la production est passée de 15,2 à 56 millions de tonnes en 2015. Elle devrait doubler d’ici à 2030 et tripler en 2050.
Source : SooCurious, Daily Geek Show