Maud Fontenoy : les raisons d’y croire

 

Elle navigue depuis sa plus tendre enfance, elle est même devenue la première femme à traverser le Pacifique à la rame et sans assistance. Sportive accomplie, mère de famille, Maud Fontenoy trouve également le temps de s’engager politiquement, d’écrire des livres, de produire ou de présenter des documentaires ou des émissions de télévision.

Rappelons que Maud Fontenoy est à l’origine de plusieurs ouvrages, dont l’un intitulé « Les raisons d’y croire », un livre surprenant parce que l’on s’attend à découvrir des histoires de navigatrices et c’est en réalité très différent.

Son ouvrage « Les raisons d’y croire »

Maud Fontenoy : « J’ai écrit beaucoup de livres sur la mer, j’ai un amour très profond pour les océans. Dans ce livre j’essaie plutôt de porter un message différent sur l’écologie, je crois qu’il y a une vraie urgence à agir et je ne me reconnais pas complètement dans le discours des écologistes classiques dans un discours culpabilisant et alarmiste qui va être souvent instrumentalisé politiquement particulièrement fixé sur l’émotionnel et sur la peur. J’essaie donc dans ce livre de rappeler toutes les raisons que l’on a d’y croire dans plein de domaines qui peuvent être des sources de solution et d’innovation et qui peuvent peut-être nous aider à sortir de cette crise écologique. »

Avant de parler de la totalité du livre, il est important de rassurer les passionnés des histoires maritimes de Maud Fontenoy. Cette dernière parle de sa vie en tant que navigatrice mais elle est exploitée différemment en racontant un petit peu ce qu’elle a vu. Les océans sont-ils si mal en point que ça ?

Maud Fontenoy : «  Dans ce livre, je ne peux pas m’en empêcher, dans chacun de mes ouvrages je parle de la mer parce que c’est les trois quarts du globe, parce que c’est également 22 000 médicaments (sujets qui ont fait l’objet de plusieurs tribunes dans valeurs actuelles), c’est l’oxygène que l’on respire qui vient des océans. On parle des énergies, ce sont les énergies de demain que l’on va développer dans les fonds sous-marins. C’est également des métaux rares, c’est également la nourriture que l’on mange et aujourd’hui quand on a la chance comme moi de les fréquenter en long et en large, on voit bien sûr la fonte des glaces au nord et au sud, on voit la perte en poissons mais on voit aussi la pollution. Et quand on est dans les 50ème hurlants et qu’on croise par hasard un frigo flottant entre deux eaux, on se dit forcément qu’il y un problème et qu’il y a surtout un lien entre nos activités terrestres et les conséquences que cela peut avoir sur le globe. »

La France est un pays de mer, un pays de littoral. Comment cette richesse est-elle utilisée ?

Maud Fontenoy : « La France a la chance d’être la deuxième puissance maritime parce qu’elle a de la mer grâce à son Outre-mer, elle a donc la chance d’avoir une autorité sur un très large domaine maritime. Aujourd’hui malheureusement, la mer à 60% est sans gouvernance c’est-à-dire qu’on peut y prendre ce que l’on souhaite sans rendre de compte à personne. Donc aujourd’hui il y a vraiment besoin qu’on légifère sur ces ressources maritimes et qu’on fasse comprendre ça au plus grand nombre et notamment aux enfants. C’est ce que je fais au sein de ma Maud Fontenoy Foundation en travaillant vraiment sur l’éducation, on a des programmes éducatifs dans les primaires, collèges, lycées pour ramener le lien entre aimer son environnement. Il faut qu’on arrive à réconcilier l’homme et son environnement.

Passons à un autre sujet : le gaz de schiste. Je suis favorable à la recherche comme 70% des français lors d’un sondage. Il faut faire de la recherche pour savoir de quoi on parle en France et d’autre part pour rassurer ceux qui nous regardent. Le gaz de schiste aujourd’hui c’est le gaz naturel qu’on utilise tous les jours. C’est du gaz classique sauf qu’on va le chercher un peu plus profondément. Il a été controversé car les techniques pour aller le chercher ont été polluante et moi ce que je souhaite c’est qu’on élabore des techniques non polluantes ce qui est le cas aux Etats-Unis ou Canda où ils y sont en train d’y réfléchir. Il y a eu des erreurs qui ont certes été faîtes et aujourd’hui cela a permis de créer un million et demie d’emplois, celle a permis aux Etats-Unis d’être le seul pays au monde à faire baisser de 400 millions de tonnes leurs émissions de CO2, à revenir à des taux d’il y a 22 ans en arrière, cela a fait baisser la facture énergétique de ce pays avec un coût du gaz qui est 4 fois inférieur à celui de la France donc cela peut aussi être source de solutions. Ce que j’essaie de dire dans ce livre c’est que dans chaque sujet qui sont souvent tabous, dont on ne parle pas assez, il y a des faits, il y a des rapports, il y a des études scientifiques qu’il faudrait mettre en avant avant de surfer sur des peurs ou des idées reçues toutes faîtes.

L’écologie, c’est un combat qui me tient au cœur depuis plus de 15 ans. Il y a plein de façon d’agir. Il y en a qui agissent au quotidien chez eux, d’autres dans le cadre associatif comme je le fais au sein de ma Maud Fontenoy Foundation depuis longtemps et c’est par le biais des documentaires, des médias, des livres. L’éducation, c’est primordial. Aujourd’hui mon premier combat c’est d’essayer de faire comprendre à l’Education Nationale combien c’est un sujet important et combien l’écologie doit être transversale à l’ensemble des matières autant qu’en politique elle devrait être transversale à l’ensemble et des partis et des ministères. »

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