Tout d’abord, quel rapport entre énergie éolienne et Google, me diriez-vous ? C’est bien simple : le géant d’Internet a besoin de ressources énergétiques pour alimenter ses (nombreux) data center. Et l’énergie éolienne constitue une excellente opportunité, nous explique Vincent Martet.
Un partenariat sur le territoire finlandais, explications par Vincent Martet
Le 11 septembre 2018, le géant de la technologie Google annonçait sa volonté de conclure un contrat énergétique avec la société française Neoen (premier producteur indépendant d’énergie renouvelable). En effet, l’entreprise française d’énergies renouvelables dispose de la majeure partie (80%) d’une centrale éolienne localisée à Hedet, en Finlande. Le partenariat entre les deux sociétés permettra à Neoen de vendre l’intégralité de son énergie électrique produite par la centrale auprès du géant américain du web, explique Vincent Martet. Ce dernier utilisera alors cette énergie propre pour alimenter son data center se trouvant au sud-est du pays, dans la ville d’Hamina, depuis 2011.
Ce sont ainsi 18 turbines produisant un total de 81 mégawatts qui permettront de fournir le data center en énergie électrique.
Google veut réduire son empreinte énergétique
Saviez-vous que deux recherches sur Google équivalaient à la production de 14 grammes de Co2 ? Par ailleurs, ajoute Vincent Martet, expert en éolienne le géant américain dispose de nombreux data center gourmands en énergie électrique à travers le monde. Mais l’on ne pense pas forcément à la consommation d’eau que représentent les data center : cette ressource naturelle est en effet nécessaire majoritairement pour refroidir ces centres de données.
Cependant, Google travaille déjà à l’usage d’énergies propres et renouvelables. Pour l’eau par exemple, le géant de la Sillicon Valley n’a pas hésité à employer la technique du « free wild water cooling » à savoir le refroidissement des serveurs via de l’eau naturellement froide et non traitée.
Cette technique est justement appliquée en Finlande dans le data center de la ville d’Hamina où Google puise de l’eau froide naturellement présente dans les fjords alentours, explique Vincent Martet. Un autre exemple de technique écolo, assez cocasse, concerne le data center situé dans l’état américain de la Georgie sans accès à la mer. Pas de possibilité d’utiliser l’eau de mer pour refroidir les serveurs donc. Cependant, Google s’est montré ingénieux en utilisant une partie du réseau d’eaux usées de la ville (Douglasville) pour refroidir ses serveurs.
Face aux enjeux énergétiques d’aujourd’hui et de demain, Google a, outres l’éolienne en Finlande, pris des mesures en faveur des énergies renouvelables que Vincent Martet va vous exposer. Ainsi, en 2010, un quart de son électricité consommée provenait d’énergies renouvelables.
Il a également fait construire des structures certifiés LEED (système nord-américain de standardisation écologique), instauré un système de navettes pour ses employés (pour réduire la pollution incombée aux voitures individuelles) ou encore alimenté son campus localisé à Mountain View via des panneaux solaires (production totale annuelle 3 millions de kWh). Un autre exemple, axé sur l’énergie du vent (domaine de référence de Vincent Martet), est l’acquisition de la start-up américaine Makani Power utilisant des ailes autonomes équipées de turbines pour produire de l’électricité. Enfin, le grand groupe du web avait également acquis un parc éolien EDF au Texas pour alimenter ses bases de données.