Manger cru, c’est écolo – les explications de Thierry Casasnovas

Adopter un régime crudivore se fait de plus en plus. Thierry Casasnovas est spécialiste de cette nouvelle tendance depuis que ce nouveau mode de vie a sauvé la sienne. Il explique en quoi manger seulement des aliments crus peut réellement avoir une finalité écologique.

L’industrie alimentaire : des dégâts monstrueux pour la planète

Thierry Casasnovas : les dégâts de l'industrie agro-alimentaire
Thierry Casasnovas : les dégâts de l’industrie agro-alimentaire

Un chiffre impressionnant : l’industrie de la viande cause environ 20% des émissions de gaz à effet de serre. Cela représente plus que pour les transports. Quand on sait cela, on comprend que certains régimes végétariens soient motivés par des soucis écologiques. Thierry Casasnovas tire la sonnette d’alarme et préconise un régime cru.

Le mode de vie actuelle, beaucoup trop lourd

Avec le mode de vie des aliments cuits et de la viande, chaque foyer à besoin des choses suivantes :

  • casseroles, poêles, plats de cuisson, woks, cuisinières, fours, micro-ondes, ustensiles, grille-pain, gaz, sauces, matériels de cuisson…
  • Lave-vaisselle, savon, détergents, éponges (ainsi que la fabrication, la production de métaux et de plastiques…)
  • Entrepôts, fermes industrielles, abat usines de fabrication et de transformation, agents de conservation et d’engrais, utilisation d’eau excessive
  • emballages alimentaires transformés, contenants jetables, plastique, verre, carton, aluminium, papier pour étiquettes, papier glacé, encre d’impression, camionnage, expédition, camion frigorifiques, train, acier…
  • les plats à emporter, les services de livraison, la restauration rapide, les emballages et déchets…

À la lumière de cette liste non exhaustive, il est clair que les régimes alimentaires actuels sont désastreux pour la planète. Un régime alimentaire cru est bien plus durable. On estime même que la cuisson causerait plus d’un tiers du dioxyde de carbone dans le monde.

Autre exemple, le poêle tel que l’on le connaît consomme une quantité substantielle d’électricité, tandis que le combustible des poêles dans les pays en développement contribue à la déforestation et à la destruction de l’environnement.

Qu’en est-il des animaux, interroge Thierry Casasnovas

On nourri chaque animal destiné à être mangé et abattu avec des céréales, du soja et d’autres cultures. Cela n’est pas leur régime naturel. La production de ces cultures nécessite une consommation d’énergie et la culture de pesticides et d’engrais supplémentaires (à base d’huile, bien sûr).

Thierry Casasnovas explique que l’on récolte et transporte ensuite ces aliments vers les parcs d’engraissement. Des parcs d’engraissement, les animaux sont ensuite transportés vers un abattoir. On transporte les carcasses dans des camions réfrigérés qui consomment énormément. Ils sont emmenés vers une autre usine de transformation avant que la viande ne soit prête à être transportée vers une épicerie (parfois très loin dans le monde).

Manger cru : quelle différence

Thierry Casasnovas : manger cru et bio, bien plus écologique
Thierry Casasnovas : manger cru et bio, bien plus écologique

Thierry Casasnovas rappelle que lorsque l’on mange cru, on contribue à sauver la planète en éliminant tout ce gaspillage d’énergie. D’après ce crudivore avéré, on réduit même la consommation d’énergie des appareils électroménagers. En effet, tout ce dont on a besoin dans la cuisine, c’est d’un mixeur (qui peut même fonctionner à la main ou à vélo !), d’un couteau, et d’une planche à découper. Certains adeptes du crudivorisme réussissent même à se passer de réfrigérateur ou de congélateur.

De plus, comme l’épicerie que l’on a chez soi est fraîche, on produit beaucoup moins de déchets, dont la plupart peuvent être compostés. Cela peut même motiver à se remettre à jardiner. Ce type de cycle élimine complètement les déchets.

Manger cru, oui, mais bio

Le co-fondateur de la permaculture, Bill Mollison, affirme que manger bio signifie ne pas apporter son soutien à l’agriculture telle qu’elle est aujourd’hui, c’est à dire « un des plus grands contributeurs à la destruction de notre environnement ».

L’augmentation de la demande de consommateurs pour les aliments biologiques signifie que de plus en plus de producteurs commenceront à fournir des aliments biologiques, ce qui entraînerait une baisse de prix, et surtout que l’offre de produits cultivés avec des engrais et des pesticides diminuera.

Thierry Casasnovas le rappelle : dans les fruits et légumes, énormément de nutriments sont contenus dans la peau. Or, celles-ci sont pleine de pesticides, et on prend l’habitude de la retirer. C’est dommage, car l’on perd énormément de bienfaits. Lorsqu’on achète bio, ce problème n’est plus.