Les Japonais ne sont visiblement pas sensibles aux pressions internationales, en particulier dans le domaine de la pêche. Le gouvernement a quitté en décembre 2018 le CBI (Commission baleinière internationale).
L’organe international avait interdit la pêche commerciale des mammifères marins en 1986, après la disparition de certaines espèces. Pendant de nombreuses années, les Japonais passaient outre cette interdiction, arguant de pêches soi-disant scientifiques.
Cette fois, ils affirment que manger des baleines fait partie de leur culture. En fait, la pêche est un des piliers de l’économie japonaise.
C’en est donc terminé des pêches commerciales déguisées en pêches scientifiques. Le Japon peut pêcher même des espèces protégées par la CBI, dont les petits rorquals.
Des pêches limitées aux eaux territoriales et aux zones économiques japonaises
Le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, avait tenu à préciser que la chasse commerciale des baleines se limiterait aux eaux territoriales et aux zones économiques japonaises.
En principe, le Japon ne chassera plus dans les eaux antarctiques et dans l’hémisphère sud.
Par ailleurs, selon le gouvernement japonais, la CBI aurait manqué à un de ses engagements, à savoir la chasse commerciale des baleines durable. L’organisme international serait déconnecté de la réalité et serait uniquement obnubilé par le nombre de baleines à conserver.
Un certain nombre de communautés côtières au Japon pratique la chasse des mammifères marins depuis plusieurs siècles. Mais la consommation dans le pays n’a véritablement augmenté qu’après la Seconde guerre mondiale, alors que les baleines constituaient la principale source de viande (et de revenus pour des habitants ravagés par les conflits). Cependant, selon le journal japonais Asahi, la viande de baleine ne constitue que 0.1 % de toutes les viandes commercialisées dans le pays.
Le Japon sous le feu nourri des critiques internationales
Le gouvernement australien fut le premier à réagir, par le biais d’une déclaration conjointe entre la ministre des affaires étrangères, Marise Payne, et la ministre de l’environnement, Melissa Price. Les deux responsables se disent « extrêmement déçues » par le Japon.
Dans la déclaration, les ministres australiennes ne mâchent pas leurs mots : « L’Australie reste résolument opposée à toutes les formes de chasse commerciale ou soi-disant ‘scientifique’ des baleines. »
Nicola Beynon, responsable des campagnes chez Humane Society International en Australie, avait déclaré que le Japon « opérait complètement en dehors des limites du droit international ».
Elle a ajouté : « C’est la voie empruntée par un pays pirate qui chasse la baleine, avec un mépris troublant pour les règles internationales. »
Greenpeace Japon a exhorté le gouvernement à reconsidérer sa décision et a averti qu’il risquerait de se faire critiquer en tant qu’hôte du sommet du G20 en juin. Sam Annesley, directeur exécutif de Greenpeace Japon, a déclaré que la décision japonaise était « en décalage par rapport à la communauté internationale, sans parler de la protection nécessaire pour préserver l’avenir de nos océans et de ces créatures majestueuses. » Retrouvez sur guide-ecofood.fr bien d’autres sujets relatifs à la viande, comme leur choix, l’intérêt d’en consommer moins ainsi que d’autres sujets d’actualité.